Il y aurait nécessité à faire vivre l’entourage comme une foule de personnages. Le temps qu’ils arrivent. Le temps qu’ils partent. Qu’ils naissent et qu’ils meurent. Qu’ils apparaissent et qu’ils disparaissent.
Monday, February 26, 2018
Tuesday, February 20, 2018
[NO WAY] - 49
Se voyant comme une ombre passant sans que personne ne s’aperçoive de rien, nonchalant, peut-être, mais sensiblement de moins en moins heureux. C’était hier abandonné, face à une fenêtre sale, la possibilité de mettre à profit un temps offert pour soi, malgré de nombreuses autres nécessités, occupant l’espace comme il a été proposé, pour feindre, encore, d’exister, comme un bureau éphémère, agissant sur tout ce qui administre l’obligation. On aurait oublié, mais il faut compter avec. Une pause, dans la pensée. Un espace espéré. Dans lequel un regard se pose sur l’immédiat, mais ne franchit pas le seuil d’un immense retour, à cause de la fatigue qu’il faut nécessairement gérer, comme à s’exercer de produire, dans un format qui ressemble, la variation, la poursuite d’un thème, pour laisser l’exigence admettre l’imperfection, la répétition, l’influence, à ne plus avoir qu’un seul rendez-vous avec l’inexistant, non pas ce qui est perdu, mais ce qui n’est pas encore là parce qu’il faut encore un peu de préparation avant de laisser l’avenir s’installer dans le corps.
Friday, February 16, 2018
[NO WAY] - 32
Là encore, une confusion entre le début et la fin. L’emprise et la libération. Confondues. Ou plutôt, inversées. Forte instabilité. Se réveiller si calme, dans la douceur d’une construction permanente et sans heurt, penser qu’il y a une forme de perfection de l’outil, parce que viennent se confronter l’aspect concret et l’aspect virtuel. Intégrer sa pensée à l’être. Se lire pour se comprendre. Une manière de toujours réactiver la pensée. Le corps céleste en cours d’intégration, dans la lenteur, avec beaucoup d’impatience, mais peu d’inexactitudes.
Monday, February 12, 2018
[NO WAY] - 52
L’art de ne plus rien avoir à espérer. Être dépossédé. Désolé. Circulez. Une mémoire s’active. Elle va dire l’essentiel. Que des hasards se sont rencontrés le temps d’une profonde discorde. Parce que c’était un jeu. De croire. Que tout était possible. Regardant le plafond. Délicatesse si subtile. D’un ventre. De la douceur de la peau. Des soupirs de plaisir. Musique abrevante. L’alcool altérant les sensations. Se laissant faire. Parce que ça tournait. Parce que ce n’était pas comme d’habitude.
Tuesday, February 6, 2018
[NO WAY] - 21
— Et dans ces moments de désir, que me fais-tu ?
— Ce que tu m’autorises, ce que tu sembles désirer.
Il pose une main sur mon bras.
— Comme poser une main sur un bras.
Je pose ma main libre sur le sien.
— Comme poser une main sur un bras.
Nous gardons longuement nos mains ainsi placées, en silence, puis il se retire.
Il avale une gorgée de rhum, se lève pour aller jusqu’à la fenêtre.
— Ce que j’aime le plus regarder de ton corps, c’est ta nuque, tes bras, et quand je le peux, tes yeux. J’aime aussi regarder ton sourire.
Il s’esclaffe.
Il se rend compte qu’il m’a gêné. Il se rassoit sur le canapé. Me regarde longuement.
— C’est un peu comme la peur.
Je le rassure en reposant ma main sur son bras. J’entame un léger mouvement, un début de caresse. Il se laisse faire, aussi j’amplifie le mouvement jusqu’à l’épaule.
— C’est une première fois, pour moi.
— Pour moi aussi, c’est une première fois.
Sunday, February 4, 2018
Charles Robinson
Nous avons arpenté le monde, nous voyageons déjà entre les étoiles comme s’il y avait des autoroutes. Nous ne pourrons pas aller beaucoup plus loin dans l’univers connu, en tout cas pas à si peu de frais.
L’entreprise doit créer des aventures inédites où le profit rencontre le pouvoir d’achat. Le consommateur ne peut rester un être velléitaire, écrasé par une offre formatée. Il faut créer pour lui, avec lui, une matière de désir, qui soit à son initiative. À sa hauteur.
L’entreprise travaillera directement sur le matériau des rêves.
Le consommateur nous vient avec cette matière brute, informe, gênante presque, parce que les fantasmes sont lourds à porter, stériles, inexploitables. Et par notre expertise, notre expérience, nous la raffinons en objets de désir, manipulables, valorisables. Les meilleurs désirs ont vocation à être dupliqués et commercialisés à grande échelle. Le consommateur devient un partenaire. On peut parfaitement intéresser un client au bénéfice de ses fantasmes. Un fantasme intéressant, susceptible de toucher d’autres clients, peut être affiné par nos soins, recommandé à d’autres clients.
Nous reverserons un pourcentage.
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