Je dois croire à ce fait-là, à cette réalité, à cette possibilité. C’est dans ce monde que je dois entrer. Bien sûr que j’ai à affronter un trouble d’une immense ampleur. Je veux juste plonger encore dans le temps de l’autre, pour ce que cela génère dans l’écriture. La stratégie ne pourra plus être la même. Je romps avec l’ancien système, conscient que c’est le courant minoritaire qui vient prendre la parole. L’intensité de ce rapport de force se mesure dans le corps textuel. L’adversité, c’est l’application stricte d’une mesure arbitraire déversant la peur sans limite, empêchant tout deuil collectif de se faire face à tous les risques de l’existence. Ce qui vient de m’être enseigné n’a rien à voir avec la peur. Le trouble, d’ailleurs, que je ressens, n’a rien à voir avec la peur. Oui, tout le passé d’une relation surgit, fait volte-face quand on s’y attend le moins. Mon refus d’obtempérer, constitutif, continu, sans faille, me place hors du lot sans pour autant faire de moi un héros, car je me fiche bien de la plaque qu’on mettra sur le mur d’un immeuble renseignant que j’ai vécu là. Ce qui compte, à cet instant, au titre d’une volonté politique inédite, est de tout faire pour briser les cercles infernaux des soumissions auxquelles nous, collectif, contribuons à rendre de plus en plus étouffants. Oui, j’étouffe de n’avoir aucun lieu de parole citoyenne. Je n’accepterai jamais cela et je viendrai m’immiscer dans la pensée.
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